Episode 6: Touristiquement vôtre

29 Novembre 2017

Parce que sinon cela serait trop simple, l'Université de Varsovie est divisée en plusieurs campus et il se trouve que je dois, tous les jeudis, me rendre sur le plus excentré, pour un seul et unique cours. Néanmois, cela n'est pas un problème, ce trajet-là étant également instructif. En effet, en s'éloignant du centre l'on s'éloigne également de l'espace touristique varsovien.

Là où je vous emmène, nul touriste chinois (manque de bancs musicaux ?) ne s'aventure ! Il ne s'agit pourtant pas encore de la banlieue de Varsovie mais bien de la ville même ce qui, en passant, montre que son image marketing  est optimale. Quoi qu'il en soit, s'éloigner du centre possède l'avantage de montrer une image déjà plus représentative de la vraie vie polonaise.  

Les voies du Seigneur

Le chiffred de la dette par habitant est en dessous de la publicité en rouge
Pour prendre le direction du Sud, un passage par le centre s'impose et c'est là, non loin de l'allée Jean-Paul II, que se trouve un panneau à affichage dynamique avec... des chiffres.

Ces chiffres ?  Ceux de la dette publique polonaise, tout d'abord dans sa totalité (le chiffre des unités avance tellement vite qu'il n'est pas possible de le lire), puis par habitant. Cette semaine par exemple, la dette par habitant s'élevait à 27251 zlotys (environ 6433 euros).
​Aussi honorable que soit cette démonstration de transparence, chacun peut, en se rendant sur son lieu de travail constater l'état florissant des finances nationales afin de commencer sa journée dans la joie et la bonne humeur. Café ?  

Bienvenue sur le Fort Boyard !


Passons sur ces hautes réjouissances pour faire une promenade en tram.
En fait, il est plus facile et rapide de prendre le métro mais ce dernier possède le désavantage de ne pas offrir assez de paysages à contempler.

Ainsi donc, le trajet en tram permet, par exemple, d'observer une certaine diversité architecturale dans les bâtiments religieux.
Il est intéressant de  constater que ce genre de bâtiment (à gauche) ait vu le jour compte tenu du purisme religieux en vigueur et du pouvoir de l'Eglise en Pologne. D'ailleurs, il me fait penser à un autre bâtiment:  non loin de ma résidence, l'usine de chocolat Wedel. Non ?  Un établissement pénitentiaire sous haute sécurité  peut être ? Pour ceux qui se poseraient la question, je n'ai pas encore eu l'occasion de voir de mosquées.

Après tout, si le catholicisme, en Pologne, est inscrit dans la Constitution comme religion nationale, il peut être considéré comme suffisamment généreux d'accorder quelques temples et cimetières orthodoxes aux confrères slaves sans en plus accueillir la terre entière, non ?

Il est toujours l'or 

Oublions cette blague de mauvais goût pour continuer notre trajet.

Les enseignes défilent et l'on peut voir des librairies, des fastfoods, des prêteurs sur gage.... et oui !
Si le Mont de Piété a disparu en France il y a bien longtemps, il ne manque pas de descendance en Pologne. Et, comble du pratique, certains de ces établissements font également de l'échange de devises pour les pauvres touristes ne sachant pas se servir d'un distributeur automatique.
La plupart sont ouverts 7j/24h : un besoin d'argent peut surgir à toute heure !

De même qu'il est possible de gager ses effets personnels en cas de poche dégarnie, l'on peut également parier chez son « bukmacher » préféré en toute liberté.
​Prêteurs sur gage et bookmakers, outre l'aspect polémique de leur légalité, ont ceci en commun que leurs échoppes sont souvent minuscules, tout comme la plupart des boutiques de la ville.


Confitures et Leçons de vie 

Enfin, le voyage touche à sa fin, l'occasion pour moi de vous proposer de terminer le trajet à pieds selon deux alternatives : la première implique que le voyage ait été effectué en métro. Au premier plan en sortant de la bouche de ce dernier : un autre de ces centres commerciaux avec toutes les franchises de restauration rapide modernes. A peine plus loin : un imposant bâtiment signalé par un remarquable « M » jaune.
C'est ici que l'on rattrape la deuxième alternative : l'arrivée en tram. Mais avant que les deux itinéraires se rencontrent, jetons un œil aux à droite : des retraités vendent des marchandises aussi diverses qu'improbables pour tenter de gonfler leurs maigres retraites.
Des champignons aux livres religieux en passant par des parapluies, leurs palettes en bois sont recouvertes de choses différentes chaque semaine, avant que le froid n'ait raison de leur détermination et ne les fasse rentrer chez eux.
Puis, en traversant un large boulevard, l'on retrouve le tram et, plus important, sur le « Bazar Lotników ». Il s'agit d'un endroit tellement non-touristique qu'il mériterait de le devenir. Gardant en tête la taille moyenne d'un magasin typiquement polonais, imaginez des salons de coiffure avec un seul siège de coiffure pour une seule coiffeuse. Ainsi, 2 salons peuvent se trouver à 50 mètres l'un de l'autre sans que le mot « concurrence » puisse être prononcé. Capitalisme prend ça ! 

Bazar en ordre

Mieux encore, aux quatre coins du marché couvert se trouvent de petits restaurants proposant des plats typiquement polonais pour des prix dont on n'ose rêver. Étudiants et travailleurs apprécient le calme de ces endroits accueillants et (heureusement pour eux!) méconnus des touristes.

Bazar en ordre

Entre le magasin de thés et celui de sushis, la boutique de nourriture pour animaux a une place indiscutable.

​Il est fort probable qu'il y ait plus de choix de croquettes pour chat stérilisé dans l'hypermarché le plus proche. Cependant les chances pour que le vendeur de cet hypermarché se souvienne de la pâtée préférée de votre labrador, Tobi, relèvent de l'anecdote. Contrairement au vendeur dans sa petite échoppe qui se fera une joie de préparer vos achats habituels en vous voyant arriver.

Enfin, le marché ressemble également à nos marchés français, en ce qu'il est possible d'y acheter chaussures et vêtements et surtout : d'épaisses chaussettes pour l'hiver, idéales pour garder tous ses doigts de pied !

On est bien chez soi

Une fois la traversée de ce lieu méconnu, une centaine de mètres me sépare encore du bâtiment universitaire, l'occasion de passer devant une autre résidence universitaire, devant laquelle on peut lire un panneau publicitaire pour une école chinoise de combat.
Il est vrai que souvent certains locaux des résidences sont loués à des fins commerciales.
Dans la mienne se trouve par exemple un photographe (ouvert même le dimanche!).

Enfin, avant de parvenir au but, si vous vivez en ville et trouvez votre appartement trop petit, sachez que certains professeurs vivent dans ces bâtiments, qui ressemblent beaucoup à des cités étudiantes à l'intérieur. 

A la semaine prochaine !

C'est ici que je vous quitte pour aller à mon cours....

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