Episode 3: Dernière promenade avant la traversée de l'hiver (Ambiance 2/2)

23 Octobre 2017

Et c'est parti pour la deuxième et dernière chronique "ambiance", qui se concentrera sur l'atmosphère de la ville de Varsovie.

L'occasion est d'autant plus spéciale que les photos ont été prises durant "l'été indien" polonais qui hélas, n'a duré qu'une semaine mais a néanmoins permis aux individus résidants sur le sol polonais de sentir une dernière fois les doux rayon du soleil sur leur peau, avant la traversée de l'hiver...

La rancune est une maladie sans traitement

En se promenant dans les environs du centre-ville, l'actuel comme le centre "historique" (autant qu'il puisse l'être puisque la ville a été rasée à 85 % durant les différentes étapes de la Seconde Guerre Mondiale) un non-polonais pourra apprécier différentes choses.

Il y a tout d'abord, éminent rappel d'une domination encore récente, le Pałac Kultury i Nauki (Palais de la Culture et des Sciences, rien que ça), cadeau presque posthume de Staline, dont la construction a commencé juste avant sa mort en 1952 et qui n'est pas sans rappeler l'Université de Moscou (voir épisode 21: Russie ).

Mais revenons à notre « Palais », monument de 231 mètres de haut, qui trône sur le centre géographique de la ville et est visible de loin, une chance pour les gens comme moi qui, à défaut de ne pas perdre le Nord, peuvent au moins trouver le juste milieu. Le « Palais » est pour les Polonais, le sujet d'éternelles controverses quant à la pertinence de sa présence dans la capitale polonaise. En effet, il semblerait que l'idée soviétique « on profite que c'est tout cassé pour mettre nos gros meubles qui brillent gniar gniark gniark » et plus particulièrement du camarade Staline n'ait pas convaincu (et on se demande pourquoi) tous les habitants de Varsovie, surtout les plus vieux, pour qui aucun Alzheimer ne sauraient leur faire oublier un passé qu'ils ont trop bien vécu

Zorino déménage

Lama, parce que je n'avais pas d'âne à disposition...



​Passons sur ce bâtiment controversé pour nous arrêter dans une rue voisine, Ulica Emilii Plater, dans laquelle nous pouvons acquérir la certitude que les convalescents de la ville sont entre de bonnes mains, puisque l'hôpital de l'Enfant Jésus est là pour les accueillir. ​

Ebriété et esprit d'ouverture 

Cela dit, en ce qui concerne la maladie, je serais prête à parier que celle-ci se rencontre surtout dans les très nombreux magasins d'alcool, lesquels, comme vous ne manquerez pas de le remarquer, sont ouverts selon des horaires particulièrement flexibles.

 Il serait bien dommage en effet, de priver ces gentilshommes polonais de leur bière du petit-déjeuner, toute prête à être savourée, de préférence au parc avec quelques copains, eux-aussi amateurs de la fameuse boisson. Tout cela en regardant passer les individus visiblement perturbés qui s'amusent à courir dans ledit parc dès 9h le lundi matin. Comment peut-on préférer se fatiguer à courir après rien alors que l'on pourrait tranquillement attraper une cirrhose  en compagnei de ses amis ? Sans danger puisque l'hôpital de l'Enfant Jésus guérira tous les maux ! 

Cornichon toi même !

Trêve d'ironie, après les liquides, passons aux solides.

Alors que je profite de ma promenade automnale pour me restaurer, je me vois contrainte de partager mon repas avec un intrus.

Le repas en question est une « zapiekanka », une sorte de très longue tartine sur une moitié de baguette grillée avec le plus souvent des champignons, du fromage et de la viande. La mienne faisant 50 cm de long, pour le prix d'environ 25 pains au chocolat de Jean-François Copé, elle nous a, mon compagnon à plumes et moi, bien évidemment rassasiés. 

ici personne ne va fluncher !

Si vous souhaitez manger dans un restaurant traditionnel à Varsovie, promenez vous quelques minutes au centre-ville et immanquablement vous vous retrouverez, avec dans les mains, une publicité pour un endroit nommé « Zapiecek ».
Il s'agit d'une chaîne de restaurants que l'on peut trouver à presque tous les kilomètres dans la zone du centre. Au menu, serveuses en habit folklorique et spécialités polonaises. Cependant, bien qu'il s'agisse de l'entreprise au plus gros budget marketing, Zapiecek ne détient pas le monopole de la restauration de type « traditionnel » à Varsovie et il y existe d'autres alternatives, à des prix variants : dans la moyenne haute, comptez bière et plat principal pour une douzaine d'euros.

Mais là encore, il ne s'agit que d'une vision superficielle de l'aspect cuisine traditionnelle polonaise. La vraie dimension culturelle ne se trouve pas dans les restaurants dans lesquels les Polonais invitent leurs rencards tout en jetant un regard discret sur les serveuses en costume, non, pour saisir le Polonais dans son quotidien, il vous faut aller dans un bar mleczny !

Comme son nom ne l'indique pas, le bar mlecnzy (littéralement : bar à lait) n'offre pas d'alcool et consiste en fait en une sorte de cantine populaire. Si en France le dimanche on emmène les enfants chez Flunch pour manger bon marché, en Pologne c'est définitivement au bar à lait. Nulle part ailleurs vous ne trouverez les plats essentiels polonais pour une somme aussi modique. 

Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement 

Parenthèse en l'honneur de l'illustre écrivain polonais (enfin presque) Adam Mickiewicz, lequel a sa statue non loin du palais présidentiel et de l'université... mais aussi de cet étrange panneau qui, messieurs, vous donnera sans doute quelques frisons, l'intitulé étant assez explicite pour faire frémir jusqu'aux non-polonophones. De quoi recueillir des questions intéressantes de la part des demi-portions !

Pifomètre et sous-terrains

Je terminerai cette deuxième partie « ambiance » par, précisément, l'ambiance des sous-terrains du métro, qui, à l'instar de ceux de Moscou, sont remplis de petites boutiques.
Curieusement, l'analogie avec le métro de Moscou ne s'arrête d'ailleurs pas là, puisque l'odeur est également la même, tellement particulière qu'elle s'est imprimée dans ma mémoire dès mon premier trajet et s'est brusquement rappelée à moi ici, à Varsovie.

Mais revenons à nos boutiques : de la simple boulangerie à la boutique de vêtement en passant par le bouquiniste de magasines pour hommes, l'on y trouve de tout. Les échoppes sont minuscules et presque toutes sont tenues par des vendeurs à l'air morose, qui certainement se demandent ce qu'ils feront à manger en rentrant et quels cadeaux ils offriront à Noël. En somme tout comme nous tous, à la différence qu'ils ont, eux, mille fois plus de temps pour y réfléchir.

Il y aurait peut-être là l'objet d'une étude sociologique : les personnes peu occupées au travail sont-elles meilleures cuisinières ?

Mais au fait, comment font-ils pour aller aux toilettes ? Y'en aurait-il, cachées dans les tunnels du métro ? 

A la semaine prochaine !

Voilà encore une parole hautement philosophique pour terminer cette deuxième moitié de la série « ambiance ».

​J'espère qu'elle vous aura plus, n'hésitez pas à partager et à commenter sur Facebook, la critique, positive comme négative est la bienvenue ! 

               

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